"complètement à l'Ouest", LE DIAGRAMME DE BEIHM ( DB 1 )

TaDaAA!

les DEEP SIX, les six types de catégories d'humains, les six catégories comportementales de base, largement utilisées dans le livre.

Se rapprochent des types classiques de personnalités régulièrement mises à jour ou réinventées par les psy, qui ne sont jamais d'accord sur rien... Des fois y'en à cinq, des fois dix... Je les ai toutes parcouru sans trouver de système cohérent, complet et indiscutable. Je me suis même plongé dans un truc russe des années soixante-dix- la socionique - totalement délirant, à base de symboles qui s'emboîtent et se complètent; mais complètement déconnecté de la réalité de l'Humain.
Pareils pour les types Jungiens ou les types MBTI, des catégories sans fondement ou secondaires, des trous et des partit-pris. Le DB est neutre et simple et il se base sur la Forme même de l'Homme, sur ce que nous sommes sûrs d'avoir en commun. Et il ne laisse aucun trou, aucune possibilité d'échapper à la catégorisation.

L'Humain, ça a l'air vraiment compliqué au point d'en être incompréhensible et pourtant c'est tout con... Un humain, c'est un Esprit intégré et couplé à un corps ( notre Forme qui vient de l'intérieur ); confronté aux autres Humains autour de lui, notre extérieur. 

Comme nos Esprits sont des machines à "gérer" les Formes, une image de l'extérieur se forme et s'installe en nous et vient se confronter à "ce que nous dit notre corps" (" Fuck! Eat! Kill! do it again!" d'après MM...)

Deux Formes différentes qui tentent de s'imbriquer et en font émerger une troisième, trois couches pour former un Esprit. Voilà pour la structure commune.

Avec quelle(s) variable(s) faut-il la croiser pour obtenir des types différentiés et foncièrement "inconciliables"?

Avec un réglage de base à trois positions.

Que fait un corps? Il bouge, il agit.

On peut agir beaucoup, ou pas. Agir spontanément ou après mûres réflexions, ou pas du tout. Rester bloqué, paralysé par les impulsions contradictoires. C'est pas au cas par cas, c'est une tendance générale en chacun de nous qui fait que certains sauterons dans le vide et pas d'autres... Certains draguent et d'autres sont timides. Certains sont sportifs et d'autres "cérébraux", certains passifs d'autres actifs ( dans tous les sens imaginables ). C'est le rapport mouvement/réflexion ou confiance/peur ( ou encore action externe/action interne, ou +/- ...).

Soit trois réglages de base ( cercle intérieur, "le Pilote" ): 

"externe +/interne -" = "pro action"

"externe = interne" = "équilibré"

" externe-/interne+"= "retard à l'action"

3 fois 2 ( ou 3+3, c'est beau les maths ) = 6

Six types de base, répartis en éventail autour de trois cercles concentriques.

Cherchez pas ( ou plutôt si, cherchez et trouvez mieux...), on rentre tous là dedans...

Quelques précisions:

Le Potentiel de notre Forme ( disque intérieur ) conditionne la manière dont nous intégrons l'image des autres en nous. Ce Potentiel est ensuite négligé ou mis à contribution par notre environnement, nos rencontres, les circonstances de nos vies individuelles et collectives.

La combinaison des deux ( cercle médian, " Le Fantôme " ) donne une intégration plus ou moins réussie "des autres en nous":

Intégration forte =" les autres existent et sont au moins aussi importants que moi".

Intégration faible = "les autres comptent moins que moi". 

Petit exemple de l'influence "pratique" du poids d'une intégration forte ou faible des autres:
Je ne "crois" pas aux souvenirs cachés, ou refoulés tellement profonds qu'on les oublie. Je pense qu'il est impossible de se mentir à soi-même. Parce que comme n'importe qui, je juge les autres en fonction de mon POV " subjectif", qui vient de l'intérieur. Parce que je me rappelle de tout dans ma vie, même de ce que je préférerais oublier...
C'est parce que je suis un Dépressif, dont les caractéristiques ( une positive et une négative ) sont: "renfermement et observation", plutôt que " échange et action", qui viennent de la rencontre "réglage retard à l'action"+"intégration forte des autres". Soit: " j'ai bien compris les règles mais j'ai peur de jouer". Alors je "joue" dans et avec ma tête... Soit l'inverse d'un Conforme qui lui "ne se pose pas de questions"...
Ca pourrait paraître paradoxal parce que ça implique que mon Fantôme des autres est moins développé que celui d'un Conforme, alors qu'on a tous les deux "intégration forte" comme caractéristique de notre type...
C'est parce que "mon" Fantôme est mieux "tenu en laisse" que celui d'un Conforme.
Et là intervient le troisième cercle.
( attention, concentrez-vous: )
Mon Pilote étant doué pour voir "la vérité des Formes", il réfute mieux les mensonges et les incohérence du "Fantôme des autres" en Moi et donc le Capitaine dispose d'une marge de manœuvre plus réduite que celui d'un Conforme qui est plus tourné vers l'action et l'extérieur, donc moins " interrogé" par ses états internes. De manière très imagée: comme mon bateau est équipé d'un super sonar ( le Pilote ), le Capitaine voit bien les contours des rochers immergés et "ose" s'en approcher au plus près. Alors que le Capitaine "Conforme" se dit "Houlala, on y voit rien, passons au large..."
Alors quand un Conforme rencontre une situation qui serait traumatisante pour n'importe qui, il est possible que son "Capitaine" mette en place des mesures radicales qui sont inconnues du mien - elles ne sont pas dans son répertoire Formel - et lui permettent d'oublier ou de refouler. Dans un sens, c'est toujours "se mentir à soi-même", mais c'est pas fait volontairement.

Les types - du moins leurs caractéristiques les plus gênantes pour les autres types - peuvent rester à l'état dormant si les circonstances sont favorables: dans le livre, Zy et Van auraient pu rester des Prédateurs qui s'ignorent et passer toute leur vie pour de "simples" Agressifs, des séducteurs même. Mais, tous les deux à une période charnière, Zyed a rencontré Van, qui avait rencontré " le Voyageur"...

La combinaison "réglage de base de l'action" avec" intégration des autres" donne une manière générale d'agir, des catégories rigides et exclusives de comportements ( cercle extérieur, "le Capitaine" ).

Le troisième cercle est notre "surface", ce que les autres voient de nous et ce qu'on choisi de leur montrer...

Les Agressifs et les Conformes sont tous les deux "conformes" en ce qu'ils bénéficient d'un réglage équilibré de l'action. MAIS, l'Homme est avant tout une espèce sociale et les comportements de type coopération et bonne reconnaissance des autres sont perçus en moyenne comme "plus utiles à l'espèce" que la compétition et la confrontation. 

Bonus " à l'Est" pour le titre de Conforme.

Ceux qui pensent "moi d'abord" ou "qu'est-ce que j'ai à y gagner?" mais pas au point de nuire aux autres, sont des Agressifs ( minoritaires, la stratégie alternative pour réussir en société. ). Les Agressifs baisent et draguent, les Conformes fondent une famille... Deux manières conformes de répandre ses gènes via le sperme, le nombre contre l'investissement...

Les Limités: leur dénomination peut paraître "condescendante", ils peuvent sembler moins bien traités que les autres mais il n'en est rien: chacun des types est une prison aux murs infranchissables et "limite" dans les mêmes proportions la volonté ou les capacités de ses "membres". Même traités, les Dépressifs ne deviendront pas des Conformes, même aidés les Limités ne deviendront pas Conformes, pas plus qu'un Excessif ne deviendra un Dépressif ou un Agressif un Conforme...

Un excessif et même un Prédateur peuvent faire une dépression, un Conforme peut commettre un suicide ou un meurtre ou un Agressif un acte de pure bonté... Mais un Prédateur ne pourra jamais ressentir la peur, le regret ou la honte aussi pleinement qu'un Conforme. Un acte de violence dégoûtera toujours le Conforme alors qu'il stimulera l'Agressif d'une manière qui l'emprisonne autant que l'Excessif est prisonnier de son besoin de se sacrifier pour les autres.
Poussés à bout, acculés ou même sous pression constante, n'importe qui dans n'importe quelle "catégorie" du DB peut commettre un meurtre ou se laisser aller à la violence ou à la cruauté. Mais certains le font facilement et arrivent "à vivre avec" alors que les autres non.
Inversement, et à l'opposé des clichés de" psychopathes à l'américaine", je pense que même les Prédateurs sont accessibles à la souffrance et aux sentiments des autres, sans doute même à la honte et aux regrets, mais là où la simple anticipation de ces émotions empêcherait un Conforme de passer à l'acte ou le pousserait au suicide après passage à l'acte, le Prédateur ressent quelque chose de "plus faible", comme un écho dérangeant. Il peut même être fier de ressentir ces "choses que les autres ressentent". On peut alors aboutir au mécanisme "merveilleux" - fascinant en tous cas - de quelqu'un qui tue pour "ressentir quelque chose, comme les autres"...
Encore une fois, bravo l'Esprit, merci le Capitaine ! ( voir aussi mon intégration du couple hétéro et de la femme dans mes fantasmes, page "BBs", soit " comment se sentir mieux en en rajoutant une couche" ou " comment compenser la blessure narcissique de ne pas être un vrai tueur en compensant par plus de méchanceté"... )

Là où le Dépressif pense "bien mais trop", le Limité pense "peu donc mal". Devant des problèmes "difficiles", le Limité se bloque ou se détourne ou se rabat sur des positions inadaptées. Alors que le Dépressif pense en boucle au point de ne plus agir ou de se réfugier dans des actions "exutoires" non nuisibles aux autres.
Précision sur le terme "Dépressif": le mot fait plus référence à la "dépréciation de sois-même" qu'au processus physique de la dépression ( qui peut toucher toutes les catégories ).

A l'inverse, Prédateurs et Excessifs pensent peu et agissent beaucoup. Mais là où l'Excessif considère qu'il doit quelque chose aux autres, que les autres attendent quelque chose de lui; le Prédateur ne voit que  lui-même, les autres sont des objets qui lui doivent quelque chose.

Une représentation plus "imagée" du DB, l'emboîtement des Formes, de l'intérieur à l'extérieur et vice-versa: